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Micro crédit au Maroc

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Message par Admin Sam 5 Avr - 15:45

Micro crédit au Maroc


Dans un pays où la pauvreté touche de larges couches de la société, le Micro crédit est promis à un développement considérable. Mais sa réussite tient à la spécificité de ses agents. Nous les avons suivis pour mieux les connaître

Le développement de la micro finance tient toutefois à deux éléments : argent et agent. Si l’argent est le nerf de la guerre, les agents de crédit (ou agents de développement dans le jargon professionnel) sont le fer de lance de toute l’activité de la microfinance. Le terrain et le contact permanent avec les micros entrepreneurs sont les leitmotivs de tout agent qui se respecte. «N’est pas agent qui veut», dira Abdeljali Atfalah, chef de la branche Ziraoui de la Fondation Banque populaire pour le micro-crédit (FBPMC). La trentaine, licenciée en économie à la faculté de Mohammedia, Houda est agent de développement à la Fondation BPMC. Pour les besoins de notre reportage, Houda nous a emmené à la rencontre d’une poignée de ses clients, auteurs de véritable success-story dans le micro-crédit.

A son passage à travers les dédales de l’ancienne médina, qu’elle serpente aisément, Houda est déjà un visage familier. Beaucoup de gens ici, parmi les commerçants et les artisans, la connaissent, la saluent et la respectent. Elle est bien plus qu’un agent de crédit. Au fil du temps, elle a réussi à gagner la confiance de ses clients, pour devenir leur confidente, leur conseillère et leur complice. Son portefeuille compte une centaine de clients dont elle dit connaître les noms par cœur. Son champ d’action s’étend aussi aux quartiers de Maârif, Bourgogne Lahjajma ou Derb Ghallef.

De l’informel à la bancarisation

Première visite chez Touhami. Artisan d’origine rbatie, il a hérité de son père le savoir et l’art de confectionner des,,mdammas» (ceintures pour habits traditionnels). Dans son minuscule atelier, Touhami, assisté par sa femme, s’active pour préparer les commandes de ses clientes, essentiellement les tenantes des boutiques chics du Maârif. Se présentant comme un artiste plutôt qu’un artisan, il dit avoir travaillé pour des stylistes marocains de renom. Touhami arbore fièrement une photo où il apparaît en compagnie de l’ex-Premier ministre, Driss Jettou, lors d’une visite de ce dernier à un salon dédié aux petits métiers. Avant de devenir micro-entrepreneur, Touhami travaillait à son domicile pour les donneurs d’ordre des kissarias. Aujourd’hui, il en est à son énième crédit, grâce auquel il a pu s’acheter son petit local, climatisé de surcroît.

Assia, couturière spécialisée dans le beldi, est un autre exem­ple de success-story. Comme Touhami, le micro-crédit l’a sortie de l’ombre et de la clandestinité (de chez elle en fait) pour devenir propriétaire d’un local dans une kissaria. Assia est une cliente de longue date.
L’emploi du temps d’un agent de développement s’apparente à un agenda bien chargé. Ils sont à la fois des agents de crédit, des formateurs, des assistants et des recouvreurs. Le Lundi est dédié au remboursement des traites du crédit. Le mardi, après une réunion entre les agents et le chef de branche pour établir le planning et le dispatching du travail, l’agent dispense une formation de base aux clients et procède à l’évaluation et à la saisie des dossiers. Le lendemain, après une visite au client et une confrontation des données sur le terrain, la Fondation remet au client son contrat et son chèque. «Le postulant au micro-crédit doit jouir d’une bonne moralité», précise-t-on. Les montants des prêts évoluent dans une fourchette de 3.000 à 50.000 DH. Selon la nature du projet et le montant du prêt, les échéances sont soit hebdomadaires, bimensuelles ou mensuelles. Les taux d’intérêt appliqués parla Fondation sont dégressifs. Autre particularité à la Fondation, les montants du crédit ne seraient êtres inférieurs à 3.000 DH, alors que Les autres associations accordent des prêts à partir de 700 DH. «Financer les activités de subsistance, ce n’est pas La vocation de la Fondation. Nous ciblons plus particulièrement la TPE (très petite entreprise) et Les indépendants», tranche M. Bidouj.

L’objectif, à long terme, du système du micro-crédit est de disparaître quand… il n’y aura plus aucun pauvre! Vœu pieux…

de la Fondation, depuis 2005. Son dernier crédit en date (le quatrième) s’élève à 20.000 DH, contre 5.000 DH pour son premier emprunt. Les affaires marchent tellement bien qu’Assia cherche à agrandir son unité en aménageant une mezzanine. Dans la foulée, elle a aussi contracté un crédit (Isslah Assakane) pour la réfection de sa vielle demeure, sis dans l’ancienne médina. «Toute la philosophie du micro-crédit est de réussir la qualification des micro entrepreneurs afin d’assurer leur passage de l’informel vers le secteur organisé et faciliter ainsi leur bancarisation», nous explique M. Chekrouni, responsable à la FBPMC. Au marché-modèle (Souk Namoudaji), sur le boulevard des FAR (Forces armées royales), Abdellatif tient une échoppe où il expose différents produits de l’artisanat marocain, des ustensiles de poterie de Safi aux articles en bois de thuya d’Essaouira. Client lui aussi de la Fondation, il en est déjà à son quatrième prêt. «Sans quoi,` e n’aurais pu gagner la confiance de mes fournisseurs qui sont très regardants sur le volume de la marchandise exposée», nous confie-t-il. Abdellatif réalise un chiffre d’affaires confortable, qui lui permet, dit-il, de faire vivre

une famille nombreuse. Son seul reproche est que les prêts débloqués sont inférieurs à ses besoins de croissance, ce qui le pousse à faire de l’endettement croisé, en contractant des crédits chez les autres associations concurrentes, Al Amana ,notamment. Houda lui promet en tout cas un autre prêt plus conséquent s’il continue sur la même lancée, lui arrachant au passage un sourire jovial. Non loin de là, à souk Djayjya, Mohamed gère un magasin dédié aux articles de prêt-à-porter pour hommes. Il témoigne : «grâce au micro-crédit, je n’ai plus aucun souci pour renouve­ler mon stock de marchandises».

Sa marchandise, essentiellement des articles d’imitation et de contrefaçon, a en tout cas le vent en poupe auprès d’une clientèle de jeunes à la recherche des dernières fringues à la mode. Mohamed, Touhami ou Assia sont de bons payeurs. A la Fondation BP, le taux de remboursement avoisine les 100%. «On a démenti que les pauvres sont de mauvais payeurs», se réjouit M. Bidouj, secrétaire général de

de la Fondation, pour qui l’objectif à long terme de la Fondation est de disparaître… quand il n’y aura plus aucun pauvre. Vœu pieux !

Source :Challenge
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